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Saint-Jacques d'Avezan
(Gers, ar. Comdom, cant. Saint-Clar)

L'église paroissiale Saint-Jacques d'Avezan s'élève sur le plateau du même nom, près de l'ancien château féodal. Elle date des années 1890. Aujourd'hui, la fête du village est le 3e dimanche de juillet, sans que le nom de saint Jacques soit prononcé. Tous les villages environnants participent, sans le savoir, à un pèlerinage local aux origines oubliées.

 

Avant 1230 : il existe un donjon à Avezan, occupé par un modeste seigneur. A 400 mètres de là au sud-est, sur un plateau, est une petite paroisse nommée Saint-Jaymes), sous le vocable Saint-Jacques (saint Jaymes = saint Jacques).
1230 : Le catharisme est vaincu, le Sud a capitulé. Othon de Lomagne donne son château d'Avezan à Sans de Manas qui y fait construire un donjon carré et une salle attenante.
1259 : le traité de Paris laisse la Gascogne aux Anglais. Les rivalités franco-anglaises commencées au siècle précédent n'en sont pas finies pour autant. Le château s'agrandit et se renforce progressivement. Comme cela fut souvent le cas, pour des raisons de sécurité, les habitants de Saint-Jaymes abandonnèrent leur village pour se mettre sous la protection du château. Il y amenèrent leur église, qui garda son vocable, Saint-Jacques. Le bourg actuel d'Avezan était né.

Un pèlerinage oublié à saint Jacques
L'origine oubliée de cette fête s'inscrit dans l'histoire profonde du village, mais on ne peut la retrouver qu'à l'aide de l'histoire plus large des cultes anciens à saint Jacques.
Cette fête locale est l'ultime célébration d'un antique pèlerinage local à saint Jacques, tenu sur le plateau, dans le village disparu Saint-Jaymes. On constate souvent la présence d'une église ou chapelle Saint-Jacques sur des éminences. Y eut-il une relique ? C'est possible, et même vraisemblable compte-tenu du nom du village. Le 25 juillet, de temps immémoriaux, les fidèles se réunissaient pour fêter le saint qu'ils avaient prié tout au long de l'année. Qu'y faisaient-ils ? La veille, les paroissiens des villages voisins arrivaient en procession. Office puis chants et danses à l'auberge et / ou chez le curé. Le lendemain, messe (on évoque la vie de saint Jacques telle qu'elle est diffusée depuis Compostelle) procession peut-être à une fontaine ou un calvaire puis déjeuner en commun. Chacun rentre ensuite chez soi. Rien en fait n'a changé.

Lors du transfert du village, les paroissiens ont gardé le vocable de leur église. Peut-être le seigneur connaissait-il la chronique de Turpin, dans laquelle il est dit que saint Jacques protègera Charlemagne en «tous périls». Combien de rêves de départs à Compostelle se sont échafaudés là ? Dans l'église moderne, quelques images : un vitrail représentant saint Jacques, une toile peinte sur laquelle est le Christ en croix, à sa droite la Vierge, à gauche saint Jean derrière lequel est saint Jacques pèlerin et une statue de saint Jacques

Bibliographie
Cazauran, abbé, Eglises paroissiales du Gers, '889, t. IV, p. 238
Différents renseignements fournis par le propriétaire du château, lauréat en 1985 du concours "chefs d'oeuvre en péril".

Recherches menées par Elisabeth Mainfroy et Claude Macarez, avec la participation de Jeanne Saint-Arroman (ass. amis saint Jacques Gers). Synthèse : DPM - 2003

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