Béost
(Pyrénées-Atlantiques, ar. Oloron-Sainte-Marie, c. Laruns)
Une grande énigme plane sur Béost et son église Saint-Jacques : des squelettes sont enfermés dans le clocher. Depuis quand et pourquoi ? Bien que connus des habitants du village, ils ont été redécouverts officiellement en 1968. Les hypothèses allèrent bon train, à partir de deux éléments connus : une épidémie de peste en 1602 et le vocable Saint-Jacques qui, à cette époque, était interprété comme une balise sur une route de Compostelle. Apparut alors un texte liant ces deux éléments et rapportant que trente pèlerins morts de la peste au retour de Compostelle avaient été emmurés afin d'éviter la contagion. Malheureusement, ce texte n'a été vu que par une seule personne, avant de disparaître et de rester introuvable. Il est donc impossible d'y ajouter foi. Le mystère demeure. L'histoire connue de Béost mentionne au XVIIe pour la première fois le vocable Saint-Jacques ainsi que le titre d'abbé laïc* portés par les seigneurs locaux (une liste des abbayes laïques de 1385 ne mentionne pas Béost). Aujourd'hui, Béost a été placé sur un chemin de Compostelle en référence à des abbés laïcs du XIIe siècle qui auraient exercé l'hospitalité.
Raymond, Paul, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Pyrénées, Paris, 1863
Dufau de Maluquer, Armand de et Jaurgain, Jean de, Armorial de Béarn (1696-1701), Laffite reprints, Marseille, 1976

* En Béarn, les abbés laïcs furent, au Moyen Age, de simples particuliers qui usurpèrent ou achetèrent des dîmes ecclésiastiques et devinrent, dans certains cas, propriétaires de maisons possédant des droits sur les établissements religieux qu’ils avaient fondés sur leurs propres terres. Ce ne fut qu'au XVIe siècle que tous furent admis dans la noblesse. Les armoriaux du XVIIe siècle mentionnent ainsi les abbés laïcs de la famille d'Espalungue, apparue à Béost au XVIe siècle.

Tucoo-Chala, Pierre, Gaston Fébus et la vicomté de Béarn (1343-1391), Bordeaux, 1959

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