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Compte-rendu du séminaire du 27 avril 2002 à Besançon

Nous étions 13 ( dont un membre de l’association alsacienne ) autour de Denise Péricard-Méa dans une salle mise à la disposition de l’association pour la journée par le Lycée Hôtelier Condé, rue Marulaz à Besançon. Ce lieu nous a d’autant plus convenu qu’il a des liens avec l’histoire du culte de saint Jacques à Besançon.
La journée s’est déroulée en 3 temps de travail :
- 1 Les traces du culte de St Jacques au Moyen – Age à Besançon
- 2 Les activités et les projets des membres de la Commission Recherche / Histoire
- 3 Les repères pour comprendre l’histoire du pèlerinage

1 histoire des hôpitaux bisontins dans laquelle on trouve la marque du pèlerinage

par Mme Coobar, guide–conférencière du Patrimoine.
Nous résumerons ci-dessous les principales informations qu’elle nous a apportées :
Le cadre historique : - 3000 : 1° traces d’ installation humaine sur le site de Besançon
- 800 : 1° peuplement celte
- 58 : arrivée des Romains venus avec Jules César à « la conquête des Gaules » ( la trace du mur de la forteresse celtique à laquelle ils se heurtent vient d’être découverte au cours de fouilles faites en 2001 au parking des Remparts Dérasés )
Construction de la ville gallo – romaine ( temple sur la colline de la citadelle actuelle, pont de pierres sur le Doubs, arènes et cimetière à Battant )
- à partir du IV° siècle la ville décline et pendant le Haut Moyen – Age, jusqu’au XI ° s. seul le haut de la colline reste occupé.
- aux XI° et XII° s. le quartier Battant se développe.
L’hôpital Saint-Jacques à Besançon :
- 1182 : les chanoines de Ste Madeleine ouvrent un hôpital de 6 lits ( c’était la norme de l’époque…) près de la Porte d’Arènes, c’est à dire à la sortie de la ville en direction du sud-ouest. Son nom sera Saint-Jacques d’Arènes ou Saint-Jacques Hors les Murs, et sa mission d’assister les pauvres de la paroisse, les passants et les pèlerins.
Son emplacement exact est mal connu :
- sur la rive droite du Doubs, à la hauteur de la Trésorerie Générale ( une vue cavalière de Besançon au XVI° s., œuvre de Pierre d’Argent, montre un clocher à cet emplacement ) ?
- plus en retrait là où se trouve la ruine d’une chapelle situé sur le site actuel du Lycée Condé ? Cette dernière pourrait aussi avoir été incluse dans l’enclos d’un cimetière dépendant de l’hôpital… Nous sommes allés voir cette ruine enfouie maintenant sous la végétation contre un morceau des anciens remparts de la ville. Il y a un projet de fouilles et de mise en valeur auquel l’AFCC demandera a être associée.
- 1686 : transfert de l’hôpital qui a fonctionné en ce lieu jusque là, sur un terrain donné par l’archevêque Antoine – Pierre de Grammont . Il devient alors Saint-Jacques de Chamars et il est co-géré par la municipalité et les religieux.
Mme Coobar nous a parlé du développement des fondations hospitalières à Besançon : dans les mains des ordres religieux depuis leur apparition au XII° s. avec mission d’assister les démunis ( passants, malades, lépreux, enfants abandonnés ), les laïques participent de plus en plus à leur fondation et à leur gestion à partir du XVI°s.

2 Les activités et les projets de la commission Recherche / Histoire :

Nous avons pu constater qu’il y a beaucoup à faire pour éclaicir les conditions offertes aux pèlerins médiévaux à Besançon … peut-être pourrait-on compiler des documents déjà existant dans les diverses bibliothèques ? A voir.
Sur la suggestion de Denise, Gérard Winkelmuller enverra la photo des restes de la « chapelle Saint-Jacques » que nous avons vue ce matin pour qu’elle soit mise sur le site web de l’Union à la page ouverte pour le recensement du patrimoine jacquaire en péril.
Quelques traces signalées :
par Jean Sechehaye une chapelle Saint-Jacques à Charcenne ( 70 )
Par Monique Janin un oratoire Saint-Jacques au prieuré de Marast , bâti sur le domaine d’Esprels au XII°s et transferé depuis à Luxeuil.
Denise nous conseille fortement de dissocier la recherche des traces de culte jacquaire de celles d’un éventuel « chemin historique » . Elle nous demande de noter l’altitude où ont été construites les chapelles : on pourrait imaginer découvrir des corrélations inattendues.

3 Repères pour comprendre l’histoire du pèlerinage :

- 3-1 le cadre historique de l’étude du pèlerinage : comment est-il perçu selon les époques ?
- 3-2 le cadre géographique : quelle a été l’évolution des routes et des chemins ?
Cette partie du séminaire a été animée par Denise avec pour le point 2 une importante contribution de documents apportée par Geneviève et Gérard Winkelmuller.
- 3-1 la naissance du culte jacquaire coïncide avec le début de la reconquête menée par les rois d’Espagne sur les maures infidèles. La légende enrôle Charlemagne, « empereur de l’Europe », et le pèlerinage subit les vicissitudes des temps ( arrêt après l’invasion de l’Espagne par Napoléon, reprise avec la rechristianisation qui suit la Restauration…) et devient objet d’étude. Le métier d’historien naît de la nécessité de trier et classer les nombreuses archives disponibles après les confiscations de la période de la Révolution. L’enseignement de l’histoire est contemporain de l’école laïque . Un courant positiviste se développe au XIX° s. et installe une approche scientifique des connaissances que nous avons du passé, ainsi qu’une reconsidération critique des idées reçues.
On assiste parallèlement à une mobilisation des esprits en fonction des nécessités politiques : développement de « l’esprit de revanche » après la défaite de 1870, c’est le moment où les curés et les instituteurs sont encouragés à rechercher et exalter tout ce qui peut faire la gloire de leur petite communauté. Ils se transforment en historiens de leurs villages.
L’historien doit donc en permanence se livrer à une double datation : celle de l’événement qu’il étudie, et celle du document qui le relate , et tenir compte du contexte de cette dernière pour apprécier ce qui en est dit.
Ex : en 1951 Compostelle fête le 1000° anniversaire du pèlerinage de l’évêque Godescalc à St Jacques. Il est le premier pèlerin historique mais a été oublié pendant des siècles ; une mention écrite de son voyage a été retrouvée en 1866. Ce millénaire vaut une célébration maisil faut la replacer dans le contexte des relations franco-espagnoles de l'époque. L’Histoire est aussi celle des sociétés : à partir des années 50, la vogue de la randonnée pédestre est née et n’a cessé de se développer.. .
3-2 Nous avons à notre disposition une iconographie abondante et des cartes bien renseignées .Comment les pèlerins d’autrefois construisaient-ils leur itinéraire ?
Gérard et Geneviève ont apporté des diapositives qu’ils ont prises au cours de leurs randonnées . On voit encore des types d’ouvrages et d’appareillages de pierres qui donnent une idée de l’aspect des anciens chemins.
Des cartes anciennes montrent que les itinéraires entre les grande villes étaient repérés sinon balisés. Nous avons pu constater une telle évolution dans le mode d’occupation d’un espace cartographié au XVIII°s. , au XIX° et sur nos cartes au 1/25°, qu’il est bien évidemment illusoire de vouloir retrouver un chemin historique, même si, dit Denise, le parcellaire médiéval est encore visible .
Nous avons vu , sous forme d’une liste des localités qui se succèdent, un itinéraire utilisé pour les déplacements ( entre autres par les marchands )… ancêtre de nos topo-guides ?

Le séminaire s’est terminé à 17h. Nous sommes d’accord sur le principe d’une autre journée fin octobre/début novembre. Nous pourrions nous revoir début juillet pour fixer une date et envisager les thèmes à retenir.

Gilberte Genevois
ASSOCIATION FRANC-COMTOISE DU CHEMIN DE COMPOSTELLE
7 avenue Charles Siffert 25000 Besançon

 

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