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DANS LES PAS DE SAINT JACQUES

Présentation de la thèse de Denise Péricard-Méa

Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Age

dans La France Catholique du 21 septembre 2001

 

La mode de Saint-Jacques de Compostelle a donné lieu à tout un travail historique. Or, il y a un fossé entre l'état de la recherche compostellane et les ouvrages destinés au grand public. Denise Péricard-Mea met à notre portée les enjeux de cette recherche en nous faisant pénétrer dans l'atelier de l'historien et en nous initiant à l'intelligence historique. De plus, elle intègre l'exploitation de nouvelles sources : les archives hospitalières.
Après avoir repris le dossier de saint Jacques lui-même, elle en vient au pèlerinage, et fait tomber les clichés. Il existe de nombreux autres sanctuaires, disposant de leurs reliques, de leur pèlerinage, leurs hôpitaux et leurs confréries. Nous sommes amenés à reconsidérer le réflexe qui nous porte à en faire des étapes sur les fameux "chemins de Saint-Jacques". Cette partie est aussi l'occasion de montrer le quotidien du pèlerinage : effroyablement prosaïque.

Puis elle étudie les pèlerins, réels et imaginaires. Elle montre la naissance du mythe, au XIIe siècle, grâce à la Chronique du Pseudo- Turpin. Ce texte, fruit de la collaboration du Pape, des moines de Saint-Denis et des chanoines de Compostelle, fait de Charlemagne le premier pèlerin de Saint-Jacques. Sa grande diffusion, la multitude de textes secondaires qu'il suscite, ancrent le mythe dans la noblesse européenne. Viennent s'ajouter des développements courtois dont témoignent plusieurs romans. Quand la réalité s'en mêle, on lit avec délectation les histoires d'authentiques faits d'armes, et on commence à mesurer la distance qui nous sépare de ces pèlerins médiévaux.

Nous voilà ensuite confrontés aux pèlerins plus ordinaires. Ils sont aussi loin de nos propres démarches que des clichés que nous projetons sur eux. Le livre s'achève sur ce succès de Compostelle au début de l'époque moderne, qui a aveuglé l'historiographie. D'abord débarrassé de ses rivaux par l'hostilité de l'Eglise envers les pèlerinages aux XVe et XVIe siècles, Saint-Jacques se voit promu par la Contre-Réforme. Ce n'est qu'alors qu'il connaît son apogée.
La démonstration se conclut ainsi de manière magistrale.

Pierre GANDIL

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