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Pas d'armes et pèlerinages

Les origines du pas d'armes

Les pas d'armes sont une forme dérivée du tournoi dont les premiers sont apparus vers 1050-1060, peut-être à l'initiative de l'angevin Geoffroy de Preuilly, mais le mot "tournois" lui-même date de 1100 et la popularité de la chose de 1125-1130 (comme les premières condamnations de l'église !).

Vers 1150 toute l'Europe du Nord et de l'Est s'y adonne avec ferveur. Ce sont alors des simulacres de  batailles réelles dans un site de campagne accidenté et vaguement limité. Ils opposent deux équipes régionales (Angevins contre Français par exemple). On se bat à cheval , à la lance ou à l'épée. Les mêlées sont confuses et violentes, les risques sont les mêmes que la guerre, avec des morts et des blessés.

En 1241, il y a dix-huit morts à Neuss, que l'église refuse d'enterrer, car ils sont excommuniés comme participant à un tournoi. C'est un excellent moyen de s'entraîner et de faire carrière. Les meilleurs champions sont payés très cher. Au début du XIII° siècle, Guillaume le Maréchal vit des rançons qu'il y gagne. Peu à peu apparurent de nombreuses modifications  ; partout se diffusent des armes de plaisance, qui deviennent obligatoires en Grande-Bretagne sous Edouard Ier. Les premières installations pour les spectateurs et les combats individuels apparaissent en 1285 à Chauvenay. On y adjoint également des décors variés : bergeries, décors arthuriens et carolingiens; la Table Ronde est particulièrement utilisée en Grande-Bretagne et en terre d'Empire.
Il est interdit d'en instituer pendant les croisades et les guerres royales, tant en France qu'en Grande-Bretagne. Paradoxalement, on entoure peu à peu ces tournois de rites religieux : messe et confession pour tous les participants. Par ailleurs, on en profite parfois pour recruter des Templiers ou des Croisés, le tournoi étant une étape sur la voie de la perfection chevaleresque.

Pas d'armes et Compostelle

Il peut paraître paradoxal d'installer un pas d'armes, imposant un important arrêt, un combat et des risques, sur une route de pèlerinage. Pourtant sur les chemins qui conduisent aux sanctuaires de saints militaires, en particulier à Compostelle du XIV° au XVI° siècle, ce fut, pour la noblesse, une façon spectaculaire de se singulariser.
Jean de Werchin, serviteur du duc d'Orléans, en 1402 livre ainsi combat sur la route de Saint-Jacques à tous ceux qui se présenteraient entre Coucy et Santiago.
En 1434, Suero de Quinones préféra se poster sur ses terres, sur le pont d'Orbigo, au sud-est de Compostelle, sur le "camino frances". En fait, cela n'interdisait pas le pèlerinage au plus grand nombre. Le pas/pèlerinage ne visait que la clientèle nobiliaire et faisait même dans ce groupe social une propagande active en faveur du pèlerinage, démontrant que les nobles pouvaient avoir une façon propre de faire pèlerinage, différente de celle du commun des mortels.

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