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mise à jour le 20 janvier, 2006 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil
 

Peut-on parler de réseau hospitalier sur le chemin de Santiago ?

L'idée d'un réseau hospitalier au service des pèlerins de Saint-Jacques a été mentionnée pour la première fois vers le milieu du XXe siècle. Aussitôt émise cette idée fut adoptée et semble ne pas avoir été sérieusement débattue. Il apparaît nécessaire de faire le point à la lumière des connaissances actuelles devant une situation qui, aujourd’hui, apparaît contradictoire aux médiévistes : d’une part l'existence de quatre routes historiques jalonnées « d’hôtelleries et hôpitaux » répartis tout au long de leurs tracés est très largement admise et, d’autre part, les sources hospitalières médiévales, quasiment silencieuses sur le pèlerinage à Compostelle. Ce silence est devenu de plus en plus lourd au fur et à mesure que se multipliaient les études sérieuses. Comment l’interpréter ?

René Frottier, marquis de La Coste-Messelière, archiviste paléographe, spécialiste incontesté de Compostelle, faisait partie de la lignée des chercheurs qui voulaient confirmer et consolider l’existence des « quatre chemins historiques » portés à leur connaissance en 1882 par l’édition latine du Livre IV du Codex de Saint-Jacques de Compostelle[1], un des cinq livres d'un manuscrit du XIIe siècle conservé dans les archives de la cathédrale de Compostelle. Les recherches avaient été relancées par la publication en 1938 d'une traduction de ce livre sous le titre de Guide du pèlerin. En mars 1959, lors d’une conférence donnée à Paris[2], René de La Coste fut le premier à assurer que l’afflux des pèlerins avait fait naître au long des routes médiévales des « gîtes d’étapes… et des hôpitaux ». Il faisait confiance à l’assertion, non vérifiée, du fameux Guide selon lequel des hôpitaux avaient « été installés à des emplacements où ils étaient nécessaires… pour le réconfort des saints pèlerins, le repos des indigents, la consolation des malades, le salut des morts, l’aide aux vivants »[3]. En juin 1965, il organisait, aux Archives Nationales à Paris, une exposition intitulée Pèlerins et chemins de Saint-Jacques en France et en Europe à l’occasion de laquelle il recommandait de réaliser une étude d’ensemble des « milliers d’hôpitaux pour voyageurs parmi lesquels les pèlerins étaient tenus pour privilégiés ». Sage programme qui aurait exigé de commencer par une étude critique du Guide du pèlerin, ses origines, sa finalité, son aire de diffusion… Tout à sa passion pour Compostelle, René de La Coste n’a pas voulu y penser, persuadé que ces hôpitaux étaient nés de foules en route pour la Galice. En 1967, pour lui, cette existence d’un « réseau hospitalier » au service des pèlerins de Saint-Jacques était définitivement acquise. Il déclarait, lors d’une exposition commémorant le 300e anniversaire de l’hôpital de Cadillac-sur-Garonne[4] :

Depuis le Moyen Age, la dévotion à la tombe de saint Jacques a jeté sur les routes des millions d’hommes et de femmes… Il fallait pourvoir aux besoins de ces foules… Ainsi naquirent des établissements tenant de l’hospice, du gîte d’étape et de l’hôpital, formant un véritable réseau hospitalier et constituant des éléments fondamentaux de l’histoire des hôpitaux… Ce réseau hospitalier qui trouve son origine dans le pèlerinage de Compostelle couvre toutes les contrées qui forment aujourd’hui les pays occidentaux… Il devient particulièrement dense des pays de Loire jusqu’à la Galice

Ces affirmations n’étaient-elles dues qu’à l’enthousiasme suscité par la réalisation d’une exposition de qualité ? Sur quoi s’appuyait-il ? Essentiellement sur des travaux d’histoire hospitalière[5]qui faisaient souvent ressortir des dispositions spéciales prises pour les pèlerins dans de nombreux établissements, où les pèlerins, mêlés à « tous les pauvres voyageurs [étaient hébergés] pendant trois jours et même davantage » si le temps était trop mauvais, d’après une tradition évoquée à Issoudun en 1502[6]ou, plus tard, à Cadillac-sur-Garonne qui réservait « six lits pour les pauvres pèlerins, passants nécessiteux ». Le grand mot de « réseau » lancé, les chercheurs passionnés de saint Jacques, désireux de trouver ces millions de pèlerins que René de La Coste leur offrait, se sont jetés sur cette manne hospitalière, se sentant autorisés à affirmer que toute mention de « pèlerin » ne pouvait concerner qu’un pèlerin de Compostelle… De proche en proche, certains en sont venus à croire que ces hôpitaux étaient remplis de pèlerins de Compostelle, à l’exclusion de toute autre personne… En 1978 au colloque de Fanjeaux Assistance et charité, René de La Coste ajoutait à la confusion en soulignant combien « histoire des pèlerinages, en particulier celui de Compostelle, et histoire des établissements hospitaliers paraissent étroitement liés ». Et il ajoutait avec une certaine clairvoyance : « il ne nous échappe pas que le vocable Saint-Jacques ne suffisait pas à décerner une vocation pèlerine aux établissements en question, mais il a cependant valeur indicative ». Il pressentait donc bien que tous les hôpitaux Saint-Jacques n’avaient pas été fondés pour des pèlerins de Compostelle mais cette précaution arrivait trop tard. Beaucoup d’historiens amateurs avaient ignoré son appel à la recherche de 1965, s’en dispensant pour affirmer que tout hôpital Saint-Jacques, voire tout hôpital n’existait que par la grâce de Compostelle.

Y a-t-il un chemin de Santiago ?

1987, le chemin de Santiago premier Itinéraire Culturel européen

Le 23 octobre 1987, le Conseil de l’Europe, depuis Compostelle, officialisait l’existence du « Chemin de Saint-Jacques » en tant que premier Itinéraire culturel européen. Il proposait de chercher, au-delà de l’économie et des finances, à construire l’Europe en lui retrouvant une identité historique commune qui puisse servir à réunir tant de pays aux nationalismes exacerbés. Il pariait que les différences, religieuses en particulier, postérieures au Moyen Age, seraient gommées en faisant surgir de la mémoire collective le souvenir ancien des rassemblements autour de lieux sacrés et des grandes migrations des peuples du Nord vers les pays du Soleil. Il avait raison, un grand mouvement était lancé. Concrètement, il s'agissait, selon la recommandation officielle, d'identifier ces chemins et le patrimoine architectural (dont bien sûr les hôpitaux) qui les bordaient puis de les baliser.

Le sens de l'humain dans la société, les idées de liberté et de justice et la confiance dans le progrès sont des principes qui historiquement ont forgé les différentes cultures qui créent l'identité européenne. Cette identité culturelle est, aujourd'hui comme hier, le fruit de l'existence d'un espace européen chargé de la mémoire collective et parcouru de chemins qui surmontent les distances, les frontières et les incompréhensions.

Cette idée généreuse avait déjà fait ses preuves. Elle avait germé dès la fin de la guerre civile en Espagne lorsque en 1938, quelques pèlerinages avaient servi à rapprocher l’Espagne et la France catholique. Le tourisme automobile, les « congés payés », l’attrait du soleil, avaient fait le reste. Le goût du bucolique s’en était mêlé, des randonneurs avaient ensuite commencé d’emprunter des chemins au départ du Puy dans les années 1970 où étaient apparues les premières descriptions d'itinéraires pour les marcheurs. Peu à peu, discrètement, des Européens s'étaient mis en marche … et en 1982, le pape Jean-Paul II, Européen de l'Est, était venu lui aussi en pèlerin àCompostelle d’où il lança cet appel :

« … ô vieille Europe je te lance un cri plein d’amour : retrouve toi toi-même, sois toi-même, découvre tes origines, renouvelle la vigueur de tes racines, revit ces valeurs authentiques qui couvrirent de gloire ton histoire et firent bénéfique ta présence dans les autres continents. »

Le document historique de base, puisqu’il en fallait nécessairement un, fut le désormais célèbre Guide du pèlerin qui expliquait :

«  Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissent en une seule à Puente-la-Reina, en territoire espagnol. L’une passe par Saint-Gilles du Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport, une autre par ND du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac, une autre par Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, Saint-Léonard en Limousin et Périgueux, une autre par Saint-Martin de Tours, Saint-Hilaire de Poitiers, Saint-Jean d’Angély, Saint-Eutrope de Saintes et la ville de Bordeaux »

Des cartes avaient déjà été dressées, par Jeanne Vielliard dans la première édition du Guide en 1938, mentionnant modestement les seuls lieux cités dans le texte. Francis Salet prolongeait audacieusement ces routes sur une grande carte qu’il placarda sur le mur d’une salle du musée des Monuments Français à Paris, ce qui, étant donné le lieu, incitait à penser aux monuments qui jalonnaient ces routes. Il fut suivi par René de La Coste-Messelière en 1958, copié lui-même vers 1975 par D. Derveaux qui dessina une magnifique carte datée de 1648, n’ayant d’égale à sa beauté que sa parfaite fausseté, bien qu’elle soit vendue dans les librairies des Musées Nationaux… Le Conseil de l’Europe se laissa emporter, lui qui constatait dès 1989 :

« notre action s’est élargie à de nouveaux horizons géographiques pour arriver à tous les points de l’Europe, des pays scandinaves jusqu’à l’Italie et la Grèce, des pays slaves et saxons jusqu’aux Iles Britanniques et à l’Islande, des pays de l’Est jusqu’à retrouver dans toute son envergure la Via Sancti Jacobi qui menait les pèlerins jusqu’à Compostelle »[7]

D’où une carte encore plus vaste et un programme de balisage à la même échelle !

1998, des monuments et des portions du « chemin français de Santiago » élevés par l’UNESCO au rang de Patrimoine de l’Humanité

Le Camino frances espagnol ayant été classé Patrimoine mondial en 1993, la France en a immédiatement rêvé. Le ministère de la Culture a déposé des dossiers de demandes en 1997, dossiers censés s’appuyer sur l’Histoire mais établis exclusivement par des pèlerins, des randonneurs et des politiques. Des inspecteurs de l’ICOMOS (International Council On Monuments and Sites) ont fait des enquêtes auprès de trois organismes pour vérifier si les demandes correspondaient bien aux critères fixés par l’UNESCO :
1 - la Société des Amis de Saint-Jacques à Paris qui a délégué trois personnes : deux anciens pèlerins, l’un ancien ingénieur, l’autre marchand de chaussures et la secrétaire qui reste sur les hypothèses de 1950 ;
2 - la Fédération Française de Randonnée Pédestre qui ne compte aucun historien parmi les membres délégués ;
3 - l’Association inter-régionale des chemins de Saint-Jacques, qui est un organisme politique et touristique dont le siège est à Toulouse.

Les enquêteurs ont alors jugé que les routes de pèlerinage ont permis « la remontée d’objets orfévrés musulmans… hâtivement christianisés qui se retrouvent dans les trésors des églises de France » en même temps que la descente vers l’Espagne d’objets « autrefois appelés limousins dont on sait aujourd’hui qu’ils ont été produits entre Loire et Douro ». Ils ont admis que « les chemins de Saint-Jacques ont été les vecteurs de la naissance et de la circulation des chansons de gestes aux XIe-XIIe siècles ». Ainsi donc « l’étude nationale des routes de Saint-Jacques de Compostelle en France a identifié quelques 800 biens de toutes sortes associés au pèlerinage » parmi lesquels « 69 ont été sélectionnés sur la base des critères suivants : ils démontrent la réalité géographique de chaque chemin en marquant son tracé à intervalles réguliers, ils illustrent le développement du pèlerinage entre les XIe et XVe siècle, ils illustrent certaines fonctions essentielles de l’architecture le long des routes… notamment le repos et les soins (hôtelleries et hôpitaux) ». Parmi les biens intéressant l’hospitalité figure l’hôtel-Dieu du Puy dont aucun texte ne mentionne jamais le nom de Compostelle et qui fut créé pour les pèlerins venant vénérer la Vierge Noire, deux hôtels-Dieu Saint-Jacques, à Toulouse et Figeac, le vocable apparaissant comme suffisant pour justifier leur place sur un chemin et, plus surprenant encore, sans doute comme balise… le dolmen de Pech-Laglaire à Gréalou (Lot)…

Aucune des personnes désignées n’était en mesure d’apprécier quoi que ce soit sur ces sujets qu’elles n’ont jamais travaillé professionnellement. Les délégués ont lu des auteurs ayant écrit entre la fin du XIXe siècle et 1950. La Société des Amis de Saint-Jacques précisait même dans son bulletin du 1er trimestre 1999 que c’est indûment qu’on a annoncé le « classement des chemins de Saint-Jacques en France », précisant qu’il ne s’agissait que du classement de tronçons de chemins « choisis en raison de leur préservation en sentiers piétons »

Ainsi va l’Histoire, elle est souvent basée sur des documents faux ou mal interprétés et des enquêtes qui n’en furent pas. Qu’importe. On sait même aujourd’hui que le document initial, le Guide du pèlerin au titre trompeur n’a pas été connu en France, ni ailleurs, avant la fin du XIXe siècle. Les études d’Alison Stones[8]l’ont démontré, celles de Bernard Gicquel l’ont largement confirmé[9]. Même s’il n’a pas été l’ancêtre du Guide Bleu, du Guide du Routard ou des topo-guides de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre, il prévaut aujourd’hui et est brandi lors des discussions autour de tracés de nouveaux chemins.

Un seul chemin de Santiago, l’autoroute Paris-Bordeaux

En fait seule la quatrième route du Guide, Tours, Poitiers, Saint-Jean d’Angély, Saintes et Bordeaux, celle qui aujourd’hui encore est la « route d’Espagne », celle que l’on retrouve sur la carte des Postes de 1632[10]a été vraiment connue au Moyen Age sous le nom de « Chemin de Saint-Jacques ». Elle est nommée comme telle, par exemple, - en 1324 par Amanieu VII d’Albret qui lègue des sommes aux hôpitaux qui se trouvent « sur le chemin arroumieu depuis Bordeaux jusqu’à Pampelune pour la sustentation des pauvres de Dieu qui sont abrités dans ces hôpitaux, qui feront le pèlerinage à Mgr. saint Jacques »[11] - en 1465 par le tchèque Léon de Rosmital qui parle à Nantes puis à Tours du « chemin qui mène à Saint-Jacques. Pour lui, la « bourgade » de Belin est « bienvenue aux pèlerins de Compostelle…au milieu de forêts désertes » et celle de « Saint-Jean de Luz située au bord de la mer… et se trouve à un milliaire du chemin de Compostelle ». - dans les Itinéraires de Bruges à la fin de ce même XVe siècle[12] : « De Bruges jusqu’à Saint-Jacques par la Navarre, depuis Paris jusqu’à Tours, par Vendôme ou par Chartres. De Tours jusqu’à Saint-Jacques par Bordeaux ».

Une autre mention en Dauphiné au XIIe siècle, au temps où les seigneurs bourguignons avaient des liens étroits avec Compostelle, et une autre dans la région de Montpellier, à la même époque.

Pourquoi le Guide du pèlerin ?

Cette question se posa très vite aux esprits curieux et resta longtemps sans réponse. Aujourd'hui, une explication assez satisfaisante semble apportée par la Chronique d’Alphonse VII, écrite après 1157 au moment de sa succession, fort agitée. Le Guide du pèlerin aurait été écrit pour raconter comment le roi de Castille et Empereur Alphonse VII avait appelé les seigneurs de la grande Aquitaine à devenir ses vassaux. En effet, la Chronique le décrit comme« le chef de l’Empire de tous… Suivant les faits de Charles (Charlemagne), il est semblable à lui. Ils furent égaux par la race, identiques par la force des armes ». Elle explique comment Alphonse a invité les nobles originaires de « toute la Gascogne et toutes les régions qui s’étendent jusqu’au Rhône, ainsi que Guillaume de Montpellier… et des Poitevins en grand nombre » à venir le rejoindre pour « étendre les frontières de son royaume des rives de l’Océan, c’est-à-dire du rocher de saint Jacques, jusqu’au cours du Rhône »[13]. Or, l’aire géographique ainsi évoquée coïncide avec la carte dessinée à partir du Guide, une aire dont les frontières se trouvent bornées par les quatre grands sanctuaires que sont Tours, Vézelay, Le Puy, Arles. Présentés comme point de départ pour Compostelle, ne marquent-ils pas les limites extrêmes de l’influence espagnole que cherchent à conserver les partisans du jeune petit-fils d’Alphonse VII, Alphonse VIII. Voilà certainement, par exemple ce qui peut expliquer, vers 1160, le départ de Raoul II de Déols pour Compostelle avec, parmi les membres de sa suite, un habitant d’Issoudun, Jean Avenier[14]qu’il mentionne dans un texte comme « sur le point de partir avec moi à Saint-Jacques ». Hormis la dévotion, indissociable de la vie, il est très probable qu’il se déplaçait pour aller porter son soutien politique à Alphonse VIII.

Les routes du Guide ne sont d'ailleurs pas des itinéraires précis ; Elles ne sont que des indications de lieux ou sanctuaires qui ont été les favoris des princes qu’elles cherchent à attirer vers l’Espagne. N’ayant pas été spécifiques aux pèlerins de Compostelle, elles n’ont donc pas pu engendrer un « réseau hospitalier » qui leur ait été destiné.

Peut-on parler aujourd’hui d’un réseau hospitalier ?

La certitude de l’existence d’un « chemin » poussa Raymond Oursel[15], bourguignon, archiviste et grand pèlerin à pied, à étudier dans les années 1960 le rôle de Cluny dans la naissance de ce « chemin ». Il souligna l’importance de l’Ordre, en remarquant que l’auteur du Guide citait plusieurs monastères clunisiens, Saint-Gilles, Moissac, Vézelay, Saint-Jean d’Angély, Saintes. Néanmoins, constatant qu’il n’y avait là qu’une hypothèse, il trouvait abusif que cette importance ait été « progressivement étoffée jusqu’à devenir une doctrine ». Il soulignait l’importance des chanoines de Saint-Augustin, à Sainte-Christine du Somport et à Roncevaux, signalait la présence de Cisterciens et de Prémontrés en Béarn, sans oublier les ordres militaires implantés en Espagne, Alcantara, Calatrava, Templiers ni quelques abbayes bénédictines non affiliées à Cluny, Saint-Géraud d’Aurillac ou la Chaise-Dieu. Malgré cette grande prudence, de nombreux chercheurs ont adopté les idées les plus extrêmes et ont choisi comme postulat que toute commanderie de quelque ordre que ce soit, toute abbaye exerçant ou non l’hospitalité, toute maladrerie, tout hôpital devait figurer sur les cartes comme jalons sur les chemins de Compostelle. L’idée de réseau prévalut ainsi pendant quelques dizaines d’années.

Cette idée de réseau, même posé le fait qu’il n’y a pas de chemins propre aux pèlerins de Compostelle, existait-elle dans les mentalités médiévales ? Un réseau implique l’idée d’un maillage, d’une organisation commune, d’une unité d’initiatives. Les grands ordres, Cluny, Antonins, Hospitaliers militaires (Temple, hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Santiago) groupés en réseaux qui leur sont propres, ont-il pensé aux pèlerins de Compostelle lorsqu’ils ont implanté leurs maisons ? Ont-ils même pensé aux pèlerins d’autres sanctuaires ? L’hospitalité était-elle leur préoccupation première, même si leurs maisons étaient ouvertes au bord des routes  ? Enfin, suffit-il qu’ils aient accueilli quelques pèlerins de Compostelle pour qu’ils soient désignés comme faisant partie d’un réseau créé pour eux ?

Un aperçu rapide des structures capables de mettre en place et gérer ces réseaux nous montrera que cette idée ne peut être historiquement attestée. On peut déjà éliminer Cluny, souvent évoqué parce qu’il fut très présent à Compostelle aux XIe et XIIe siècle. Ce n’est pas pour autant que ses implantations dans l’Europe entière étaient tournées vers Compostelle… S’il en avait été ainsi, les nombreuses archives de l’ordre en feraient état, d’une manière ou d’une autre. Or il n’en est rien. Le réseau clunisien, car il existe, est réparti certes en tenant compte des routes, mais n’a pas l’hospitalité pour finalité première, même s’il la pratique.

Les ordres hospitaliers

Alain Demurger, spécialiste des ordres hospitaliers militaires[16]constate que les routes de Saint-Jacques n'ont pas particulièrement attiré le Temple et l'Hôpital. Pendant un temps, il a cru avoir trouvé deux établissements hospitaliers dans les Pyrénées à Luz et à Gavarnie, ce qui s’est avéré faux. Selon lui, Templiers et Hospitaliers ont reçu des dons et ont acheté un peu partout en Occident, y compris dans les vastes régions où peuvent circuler des pèlerins de Saint-Jacques : « le bourgeois de Bayonne ou le nobliau de Gascogne qui donne au Temple ou à l'Hôpital ne pense pas à Compostelle mais à Jérusalem ! » mais il ajoute « qu’il est bien évident que sur une route fréquentée par les pèlerins dans les montagnes pyrénéennes ou cantabriques, les établissements templiers ou hospitaliers existant recevaient des pèlerins et leur faisaient l'aumône ». L'ordre de l'Hôpital avait aussi des hôpitaux sur ces routes menant en Espagne, Saint-Jean-du-Saint-Esprit à Bayonne par exemple. En 1408 cet ordre de l'Hôpital transforme l'ancienne maison du Temple de Toulouse en hôpital pour pèlerins, sans que les destinations soient en rien spécifiées ; Un peu plus tard le grand prieur de l'ordre en Navarre fonde un hôpital à Puente-la-Reina, sur le camino frances. En Berry, les archives des commanderies de Saint-Jean-de-Jérusalem telles que celle de l’Ormeteau ne font aucune allusion à l’exercice de l’hospitalité. Comme ailleurs, elles ne semblent avoir pour finalité que de produire des biens et de les envoyer en Orient.

Les Antonins ont soigné les malades du « feu de saint Antoine », leurs maisons, organisées elles aussi en un réseau qui leur était propre ont accueilli également des voyageurs, mais rien de significatif à propos des pèlerins. Adalbert Mischlewski[17], spécialiste de cet ordre, a cherché à établir une corrélation entre leur implantation et les routes de Compostelle. Il a suivi certains pèlerins en route vers Compostelle au XVe siècle, sur un trajet partant de Suisse et empruntant la vallée du Rhône. Il a constaté qu’ils sont parfois accueillis dans des commanderies antonines. A ces maisons il en a ajouté d’autres connues sur ce même trajet, ce qui portait le nombre à environ vingt-cinq. Mais cette grande route conduisait vers l’Espagne, et pas seulement vers Compostelle. On peut juste observer que, lorsque se présentait un pèlerin de Compostelle, il était reçu, sans doute au même titre que tout autre voyageur. Le même auteur a cherché ensuite les commanderies antonines au long des soi-disant quatre routes historiques et en trouve péniblement une ou deux sur chacun de ces itinéraires. Il reconnaît lui-même que l’implantation est forte dans la vallée du Rhône à cause de l’existence de la maison-mère à Saint-Antoine l’abbaye et que le culte de saint Antoine est vif en Italie. S’il constate par ailleurs que plusieurs églises antonines ont pour patron secondaire saint Jacques, que dire de plus ? Comment imaginer que les églises Saint-Jacques ont été fondées pour jalonner les routes de Compostelle ? Cette conception est aujourd’hui largement dépassée. Ce double patronage Saint-Antoine Saint-Jacques n’est-il pas plutôt la preuve que ces maisons recevant des malades se plaçaient sous l’invocation de saints capables de guérir ? Or l’Epître de Jacques, couramment associée à Jacques le Majeur et très lue jusqu’à Compostelle, se préoccupe beaucoup des malades, et de l’onction qui leur était proposée. Comment douter que les malades aient été séduits d’être soignés sous d’aussi bons auspices ?

L’ordre de Santiago

Les passionnés de saint Jacques mettent en avant les fondations de l’ordre de Santiago, affectées, selon eux, à l’hospitalité des pèlerins de Compostelle. Effectivement, l'ordre de Santiago et, avant lui, la cathédrale de Compostelle, eurent au XIIe siècle des établissements dans diverses régions de la péninsule ibérique (en particulier sur le Camino francès) et dans la grande Aquitaine que briguaient Alphonse VII et Alphonse VIII.

Cet ordre de Santiago est né au XIIe siècle de la fusion de deux communautés galiciennes, des chanoines et des chevaliers. En 1170, elles ont mis en commun leurs revenus et leurs vocations en fondant un Ordre militaire inspiré de l'Ordre du Temple. En 1171, après avoir aidé le roi Ferdinand II de Leon et de Galice à prendre Caceres, l'Ordre prend le nom de « Congrégation des frères de Caceres » mais, peu après, l'archevêque de Compostelle les incite à prendre le nom d'Ordre de Santiago ou de Saint-Jacques de l'Epée Rouge. L'épée-croix, rougie du sang des vaincus, est le double symbole de la mission religieuse et de la mission militaire. Dorénavant, l'habit blanc des chevaliers est marqué, sur le côté gauche de la poitrine, de l'épée de satin rouge et, parfois, d'une coquille de même couleur posée en abîme sur cette épée. En 1174, le roi Alphonse VIII de Castille remet à l'Ordre la ville et forteresse d'Uclès, à l'ouest de Cuenca, en Nouvelle Castille et l’année suivante les statuts de l'Ordre sont officiellement entérinés par une bulle du pape Alexandre III.

Mais rien dans cette Règle ne parle de pèlerinage. L'ordre de Santiago combat les Maures, loin au sud en Estrémadoure, pas en Galice ! Un spécialiste anglais de l’ordre de Santiago, Derek W. Lomax, professeur d’études hispaniques à l’Université de Birmingham, prié en 1989 de présenter les « relations entre l’Ordre de Santiago et le pèlerinage de Saint-Jacques » lors d’un colloque organisé à Viterbe par le Centre italien d’études compostellanes, en collaboration avec le Conseil de l’Europe[18]constatait fermement :

pour les quatre siècles suivant la fondation, je n’ai jamais trouvé aucun texte attestant que les frères de Santiago aient jamais défendu des pèlerins ou qu’ils en aient eu le devoir. Cette thèse n’apparaît pas davantage dans les milliers de documents conservés dans les archives de l’ordre, non plus que dans aucune version de ses Règles et statuts, ni dans les premières histoires de l’ordre, écrites par les commandeurs Orozco et Parra en 1488 et par Rades y Andrada en 1572. Selon moi, le silence total des documents vaut certitude : si le devoir de protection des pèlerins n’apparaît nulle part, c’est qu’il n’a jamais existé

L’éminent britannique, suivi en cela par d’autres historiens, constate que ce sont les historiens des XVIIe et XVIIIe siècles qui ont inventé cette idée, pour égaler en prestige les Templiers. Il convient d’ajouter une autre raison à ces prétentions. A ces époques, les chevaliers eurent à se défendre à la fois des rois de Castille et de la papauté et ils ont eux-mêmes réécrit leur histoire afin de se donner une importance dans la propagation du culte de saint Jacques à Compostelle. Ils ont largement diffusé cette littérature historique.

Pour être tout à fait juste, Derek W. Lomax notait qu’il fut fait don à l’ordre de trois hôpitaux situés en Espagne sur le Camino frances : le couvent San Marcos de Léon, à proximité du pont sur la rivière Bernesga en 1179 après avoir été géré depuis 1176 par une confrérie de frères pontifes. Un second hôpital, l’hôpital Santa Maria de Las Tiendas, entre Carrion et Sahagun, fut donné en 1190, pour « l'hébergement des pauvres du Christ ». En 1211 un document indique que un quart des revenus au moins est affecté aux besoins des pèlerins et des pauvres. En 1670, le pèlerin italien Domenico Laffi le décrit comme « un hôpital très grand et très riche où l'on donne aux pèlerins une ration de pain, de vin et de fromage ». Il subsista jusqu'au XIXe siècle. Enfin, tout près de La Tiendas, à Villamartin un hôpital fut fondé par un seigneur en 1196 et donné à l’Ordre par le fondateur. Il est destiné aux lépreux et aux « pauvres du Christ ». Il était administré par le même administrateur que La Tiendas. Il fonctionna jusqu'au XVIIIe siècle puis fut transféré à Villalcazar de Sirga. Derek W. Lomax ajoutait que « l’ordre avait d’autres hôpitaux plus proches de la frontière musulmane, à Tolède, Talavera, Cuenca et Teruel notamment, pour soigner les blessés de guerre et organiser le rachat des Chrétiens capturés par les Musulmans. Ils ont peut-être hébergé quelques pèlerins… mais, ajoutait-il, je n’ai trouvé aucune trace de leur passage ». On remarque que, même dans des hôpitaux, les pèlerins de Compostelle sont fondus dans la masse des « pauvres du Christ », accueillis certes, mais pas mieux que les autres, sinon les règlements le mentionneraient.

Les mêmes données se retrouvent en Gascogne[19]et dans la grande Aquitaine où les possessions de l’Ordre ne sont pas davantage réservées aux pèlerins. L'église de Compostelle, sous l'épiscopat de Diego Gelmirez († 1139) s'y était auparavant assuré des maisons, sans aucun doute en accord avec Alphonse VII. En 1104, il profite de son voyage à Rome pour visiter ses possessions (honores salvitum nostrae ecclesiae), entre autres à Auch et Toulouse. Au retour, il acquiert de nouveaux domaines et construit églises et hôpitaux. En 1105 le français Hugo, cardinal de Compostelle donne à l'abbé clunisien de Lézat (Ariège) un village, la sauveté de Saint-Jacques-sur-Garonne, située entre Saint-Julien et Salles, au nord de Cazères (Haute-Garonne). La donation précise que, « si un légat ou le vicaire de Saint-Jacques vient dans ce domaine, qu'il soit accueilli avec honneur et servi par les habitants du lieu; c'est la volonté de l'évêque de Compostelle que je visite cette sauveté et d'autres afin de mieux les connaître et d'en prendre soin au profit de l'église de Saint-Jacques »[20].

A partir de 1189, il semble qu’il y ait des associations pour la gestion de certaines possessions de l’archevêché et celles de l’Ordre de Santiago. A cette date, Johana d'Irumberry, femme Martin de Saint-Michel et ses deux fils donnent leur personne et la moitié de l'église Saint-Vincent à Compostelle. L'évêque de Bayonne donne l'autre moitié qui lui appartenait. Ils font vœu de pauvreté, chasteté, obéissance à Munion, chanoine et procureur de Compostelle en Gascogne. Ils jurent fidélité à l'archevêque de Compostelle. Les donats du deuxième établissement hospitalier du village, les donats de Saint-Michel, sur la colline voisine de Saint-Vincent (4 frères, un clerc et un couple) se confient à Saint-Vincent, communauté dirigée par le prêtre Martin au nom de Compostelle. La croix de Santiago leur sert d'insigne, et ils suivent la règle de Saint-Jean-de-Jérusalem[21].

Au XIIe siècle, il semble donc qu’il y ait eu moins un réseau hospitalier régi par l’Ordre de Santiago qu’une emprise territoriale sur une région convoitée, ce qui bien sûr n’exclut pas l’hospitalité lorsqu’elle peut s’exercer. Mais les textes n’en font pas état. En 1254, à l’heure où les grands rêves impériaux n’étaient plus de mise, l'évêché de Compostelle donna à l'ordre de Santiago ses possessions comprises entre Bordeaux, Toulouse et Rocamadour[22]. Quelles étaient ces possessions ? Les chercheurs n’ont retenu jusqu’à maintenant que les possessions hospitalières, très peu nombreuses au demeurant, et mentionnées au XIIIe siècle, Bessaut[23]et Baulac (Landes), auxquelles s’ajoute, à Marseille, un « hôpital Saint-Jacques de Galice ou des Epées » mentionné en 1390[24]dont, à ce jour, on ne connaît rien d’autre que cette mention. Pour ces quelques hôpitaux, dirigés par le même ordre, on peut donc parler de réseau. Il ne semble pas qu’il y ait lieu de parler de réseau spécifique aux pèlerins, même si un hôpital de l’Ordre de Santiago revendique de pratiquer l’accueil des pauvres et des pèlerins.

Les hôpitaux. Les hôpitaux Saint-Jacques

Dernière question, le choix du vocable Saint-Jacques pour un hôpital implique-t-il une relation privilégiée avec le pèlerinage de Compostelle ? On peut seulement remarquer que, lorsque d’anciens pèlerins de Compostelle fondent un hôpital, ils le font volontiers sous ce vocable. Toute une série se constitue au XIVe siècle : Saint-Jacques-aux-Pèlerins à Paris[25]et Saint-Jacques de Tournai en 1319[26], Saint-Jacques de Nîmes en 1321[27], Saint-Jacques de Blois en 1360[28]…. Mais ils sont strictement indépendants les uns des autres et rien dans les textes n’indique pour ces hôpitaux une fréquentation plus grande de pèlerins de Compostelle que partout ailleurs. Pas plus là qu’ailleurs ils n’y figurent en grand nombre. Comme tous, ils étaient construits à l'usage de l'ensemble des voyageurs, avec parfois des clauses spécifiques aux pèlerins, aux pèlerins en général, à ces multiples pèlerins qui sillonnaient les routes. Sans entrer davantage dans les détails, Saint-Jacques de Blois est fondé par d’anciens pèlerins de Compostelle certes, mais pour faire face à la misère due aux guerres et à l’afflux des gens des campagnes venus chercher du secours en ville. Une exception peut-être, l’hôpital Saint-Jacques de la Rochelle[29], fondé en 1349. Si l’acte de fondation ne mentionne pas qu’il le soit pour les pèlerins de Compostelle, d’autres actes y font explicitement référence, ce qui tend à démontrer que la mer était plus souvent utilisée que les chemins.

D’une façon générale partout ailleurs qu’en Aquitaine, ces hôpitaux sont placés sur l’ensemble du réseau routier et offrent leur abri à tous ceux qui ont besoin d’un asile dès lors que leur déplacement dépasse la longueur d’un aller-retour dans la journée. Même entre les hôpitaux Saint-Jacques, il n’existe pas de lien autre que le lien spirituel de la dévotion à un même apôtre. Ces hôpitaux diffusent abondamment l’histoire et les légendes de Compostelle, principalement aux jours de fêtes patronales, 1er mai et 25 juillet. Un exemple, le cartulaire de Saint-Jacques de Tournai est illustré d’une série d’images relatant le martyre de saint Jacques et le transfert de son corps à Compostelle.

Un semis plus qu'un réseau

Au terme de ce survol de l'hospitalité offerte aux pèlerins médiévaux, il apparaît que cette fonction essentielle pour les communautés de l'époque était organisée localement. Certes les grands ordres religieux ont contribué à la développer, comme ils ont contribué au développement technique ou économique de la société. Les pèlerins de toutes provenances et destinations étaient nombreux sur les routes, mêlés aux autres voyageurs, aux marchands, aux artisans. Compostelle était un des grands lieux de pèlerinage où était vénéré saint Jacques. Mais beaucoup d'autres saints et sanctuaires mettaient ces pèlerins sur les routes, pèlerins de proximité le plus souvent. Tous étaient accueillis de la même façon. Compostelle a un temps fait oublier tous ces lieux où étaient vénérées des reliques, voire même denombreuses reliques de saint Jacques, sanctuaires petits ou grands souvent doublés de structures d’accueil pour leurs propres pèlerins, ainsi Toulouse, Paris ou Mâcon. D’Issoudun, on pouvait parfaitement aller se recueillir sur une petite relique de saint Jacques conservée encore aujourd’hui à l’église Saint-Bonnet à Bourges, à l’emplacement d’une abbaye Saint-Jacques.

D’une façon privilégiée, les pèlerins de Compostelle ayant choisi ces lieux comme étape y ont certainement été bien accueillis. Mais là encore, chaque sanctuaire vit d’une vie qui lui est propre. Plutôt que de réseau on peut donc parler de semis de lieux d'accueil dont la fonction sociale dépassait largement le public des pèlerins. La société médiévale s'était organisée pour pratiquer l'hospitalité, les pèlerins en profitaient comme les autres. Le réseau était celui d'une solidarité inspirée par la foi chrétienne très largement partagée, encouragée par les clercs et les seigneurs soucieux de l'ordre public et de la protection des cités.



[1]P. FITA et J. VINSON, Le Codex de Saint-Jacques-de-Compostelle, Livre IV, Paris, 1882

[2]R. de La Coste-Messelière, « Les chemins de Saint-Jacques et la Renaissance du XIe siècle », Centre international d’études romanes, janv. 1962, p. 8-19 (conférence prononcée le 9 mars 1959 au pavillon de Marsan)

[3]Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle, éd. et trad. fr. Vielliard Jeanne, Vrin, 1997, chap. IV, p. 11

[4]Hôpitaux et confréries de pèlerins de Saint-Jacques, expostion à l’occasion du 350e anniversaire de la fondation de l’hôpital de Cadillac, 1967

[5]M. L. Fracard, Le culte de saint Jacques en Bas-Poitou, thèse secondaire pour le doctorat d’histoire, 1954, Université de Poitiers, dir. E. R. Labande

J. Fardet, Les maisons-Dieu sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, thèse de doctorat en médecine, Nantes, 1965

[6]Arch. hosp. Issoudun, cahier du procès de 1502

[7]Les traces du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle dans la culture européenne, colloque de Viterbe, 1989, éd. Conseil de l’Europe, 1992, Patrimoine culturel n°20, allocution d’ouverture au nom du secrétaire général du Conseil de l’Europe, p. 1-2

[8] A. Stones et J. Krochalis, « Qui a lu le Guide du pèlerin ? » Pèlerinages et croisades, Actes du 118e colloque de Pau, 1993, Paris, C.T.H.S., 1995, p.11-36

[9] Gicquel Bernard, La légende de Compostelle, Paris, Tallandier, 2003

[10]Paris, musée de la Poste, carte de Melchior Tavernier

[11] Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, E. 27

J. B. Marquette, Les Albret, nos spéciaux des Cahiers du Bazadais, 31 (1975), 34 (1976), 38 (1977), 41(1978)

H. Treuille, « Mémoire sur les chemins de Compostelle dans les Landes », Bulletin de la société de Borda, Dax, 1978, p.19-20

[12]Itinéraire brugeois, XVe siècle, éd. E.T. Hamy, appendice au Livre de la description des pays, Recueil de voyages et de documents pour servir à l'histoire de la géographie, t.22,Paris, 1908, p. 157-216

[13]H. Florez, Espana Sagrada, 51 vol., Madrid, 1754-1775, t.XXI, p. 320, 345, 400

[14]arch. dép. Indre, H 177, confirmation de donation

[15]R. Oursel, Pèlerins du Moyen Age, Paris, 1963

R. Oursel,« Le rôle de Cluny et des ordres hospitaliers dans le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle », catalogue de l’exposition des Archives nationales, Pèlerins et chemins de Saint-Jacques en France et en Europe du Xe siècle à nos jours, Paris, 1965

[16]A. Demurger, Vie et Mort de l'ordre du Temple, Paris, Le Seuil. p. 112-113

A. Demurger, Chevaliers du Christ, Paris, Seuil, 2002

[17] A. Mischlewski, « Saint Anthony and saint James. The Antonines and the pilosisme to Santiago », Santiago, Roma, Jérusalem, Actas del III congreso international de studios Jacobeos, 14-16 sept. 1997, Xunta de Galice, p. 265-276

[18]W. Derek Lomax, « L'ordre de Santiago et le pèlerinage », Les traces du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle dans la culture européenne, Acte du colloque de Viterbe, 1989, Patrimoine culturel n°20, éd. Conseil de l'Europe, 1992, p. 77-81

[19]E. Lambert, « Ordres et confréries », Etudes médiévales, Toulouse, 1956, p.127-144.

[20]Dom Vaissette, Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1874, III, 567-568, V col. 793 et 1763; BN. ms. lat.9189, fol.44

[21]C. Urrutibethy, «  Les chemins de Compostelle, l'Occident et la quête du sacré », Bulletin du musée basque, 1er trimestre 1989, p.103-115.

[22]F. Guiton, L'ordre de Santiago, Paris, 1972, p. 147.

[23]Paris, Arch. nat., M.487, pièce sans date (vers 1274) copiée en 1769

[24]Arch. dép. Bouches-du-Rhône, IV B 4

[25]Anonyme, Fondation de l‘hospital Saint-Jacques aux pèlerins à Paris, recueil de pièces datées de 1321 à 1712, in 4°, s.l., s.d.

[26]Statuts de la confrérie Saint-Jacques de Tournai, éd. Voisin et Vandenbroeck, Bulletin de la société historique et littéraire de Tournai, oct. 1863, t. IX, p.304-308

[27]Statuts de la confrérie Saint-Jacques de Nîmes, éd. et trad. E. Bondurand, Mémoires de l’académie de Nîmes, t. VI, série 7, 1883, p.49-55.

[28] Coll. Clairambaut, II, 374, vol.CIV (1215), Mélanges, Extrait de 3 petits volumes in-folio relliès en bois et cuir concernant la confrérie de Saint-Jacques à Blois, communiqués par M. Begon, intendant de Canada, à Paris au mois de mai 1711, fol.1-35v° et 50-62v°, copie d’une histoire de la confrérie rédigée en 1432 d’après un registre commencé en 1358.

[29]La Rochelle, arch. mun., fonds hôpital Saint-Barthélémy, H. 19, n°24

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