Connaître saint Jacques - Comprendre Compostelle
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 Syndrome de Compostelle
Réponse aux articles sur la vallée d’Aure de septembre 2006

Nos articles sur la vallée d'Aure et le syndrome de Compostelle nous ont valu une réaction d'un spécialiste des Pyrénées. S'il conteste notre position concernant l'historicité et l'ancienneté des chemins, il apporte des informations intéressantes concernant le syndrome.
Ses informations sur la géographie locale intéresseront les visiteurs qui trouveront un lien avec son site en fin de sa réponse. En ce qui concerne l'historicité des chemins, l'auteur s'appuie sur des références du XIXe siècle qu'un historien ne peut pas considérer comme des sources sérieuses.

" Très surpris de cette attaque en règle concernant la Voie d'Aure (votre article et celui d'un de votre collègue) et prétendant illustrer le Syndrome de Compostelle.

Tout en mettant de très fortes réserves sur vos théories sur la vallée d'Aure, je voudrais quand même parler de la manifestation du syndrome de Compostelle, non pas en terme de contestation de chemin (comme vous dites si bien dans votre site, le guide du pèlerin n'est connu des pèlerins que depuis peu, et on partait de chez soi), mais en parlant de la déformation systématique de tout, tels ces guides touristiques qui présentent la statue présentée sur le clocher de l'église de Saint-Jean Pied de Port , un saint Jean-Baptiste certes un peu grossier, rustre, primaire, mais patron de la ville, comme un saint Jacques (après tout c'est la mode de reécrire l'histoire), alors que les seules représentations jacquaires de la région de Saint-Jean Pied de Port sont dans l'église d'Alciette à 7 kms, Luzaide/Valcarlos (11 kms) ou à Saint-Just Ibarre et Hélette (à quelques 20 kms) et de voir que de telles âneries ont été reprises sur des revues, par exemple sur LA VIE (mention en son temps constestée par moi-même mais n'ayant jamais fait l'objet d'un correctif).

A titre complémentaire, le guide vert Michelin il y a 20 ans présentait Saint Jean Pied de Port comme une cité navarraise de l'intérieur, alors qu'actuellement, il semblerait , à la lecture de ce guide, que tous les Saint Jeannais attendaient le passage des pèlerins en sonnant des cloches .."

Pour avoir pratiqué de longue date cette vallée (les Néouvielle et autres 3000m du secteurs m'attiraient fortement lors de ma jeunesse montagnarde), je puis vous affirmer que les pancartes à l'entrée des villages "étapes de Compostelle" ne sont pas récentes et l’affirmation de cette vallée en tant que voie pyrénéenne de Compostelle n’est pas récent.
Que les amis de saint jacques de la vallée, aidés par la CDRP65 aient reconnu un chemin et que leur travail ait abouti à des plaquettes sur le chemin de Saint-Jacques de la vallée d'Aure et la création du GR105, lequel sera finalisé en juillet 2004 par la pose de la stèle d'Ourdissétou est un fait d’actualité qui commence à dater.

Pourquoi donc avoir attendu septembre 2006 pour en contester l'authenticité ? D'autant plus que votre article, généraliste au demeurant, n'apporte pas la preuve du contraire. Pourquoi un site comme le saint-jacques info était-il absent lors du classement au patrimoine mondial des chemins de Compostelle des sites de Jezeau ( près d'Arreau), de Aragnouet ( chapelle des templiers) ?

Quant à la querelle entre le Port du Plan de Rioumajou et celui d'Ourdissétou, j'avoue en rester un peu perplexe, car ils sont voisins, dominent le même vallon suspendu (dans les cartes ign, c'est la montagne de la Plagne, mais dans le topo guide d'Audoubert, c'est le plateau de Mommour), et les itinéraires d'accès peuvent même être considérés comme commun, même si l'itinéraire actuel d'Ourdissétou, sans doute plus court, pouvait en certaines périodes de l'année être moins pratiquable que l'autre. Mais, ce qui est une évidence, c'est que l'itinéraire d'Ourdissétou est mieux marqué, et que le col est moins haut (2403 m contre 2527 m).

Quant à l'article de votre ami , je me permettrai simplement d'apporter quelques corrections :
si la crête frontière sud de la vallée d'Aure séparant les massifs de Troumouse (supérieur à 3000m) à celui du Batoua (lui aussi supérieur à 3000m) a une hauteur moyenne de 2600m, les ports de communication permettant le passage entre vallée d'Aure et Aragon sont le plus souvent proches de 2400 m (Port d' Ourdissétou à 2403 m, le port Vieux à 2350 m, et le Port de Bielsa à 2429m, port d'Héchempy 2450 m, port du Moudang 2495 m). les Port du Plan et Port de Caourère avec leur 2525 m sont un peu plus haut.

Le syndrome de la haute randonnée Pyrénéenne (HRP) !!!
Contester un syndrome par un autre, quelle gymnastique d'esprit!
Certes pour la plupart des pèlerins qui ne sont pas des montagnards, cette mention a quelque chose de diabolesque. on veut vous forcer à passer dans les itinéraires de la haute randonnée pyrénénenne, la Route des Cimes, celle des itinéraires à très fort risques.

Alors, à ce sujet quelques précisions :
la HRP est un itinéraire abstrait, imaginé sur une carte, dans les année 68 par Mr VERON. Son idée, longer la crête frontière des Pyrénées par ses passages les plus faciles, et en descendant le moins souvent possible, comme le fait le GR10 par exemple.
La HRP partant de l'Atlantique vers la Méditerranée, tous les chemins traversant la chaîne pyrénéenne croisent la HRP. Ainsi, plus de 20000 pèlerins la suivent (25000 cette année) entre Bentarte et Roncevaux, sans le savoir.
Mais qu’en est-il en vallée d'Aure?
C'est vrai, dans ses topos, Véron décrivait l'étape Refuge de Baroude - refuge de Rioumajou par les crêtes, puis refuge de Rioumajou - refuge de Viados par le Port de Caourère ( encore un col voisin de nos cols d' Ourdissétou et de Plan).
Mais il proposait aussi, le passage par Parzan et la remontée au Pas de los Caballos , itinéraire actuellement balisé GR11.
Depuis pas mal d'année, l'hospice de Rioumajou n'est plus refuge, n'assure pas d'hébergement, et les montagnards faisant la HRP ne descendent plus à Rioumajou (pas d'hébergement- pas d'approvisionnement).
Aujourd'hui, tous les itinéraires démarrant de Rioumajou, ne peuvent être considérés que comme des itinéraires d'accès à la HRP, les montagnards ayant adopté la liaison Parzan-Viados par la piste comme itinéraire principal. (nb sur la carte Rando-Editions n°23 Aneto-Posets, l'itinéraire des crêtes et les itinéraires venant de Rioumajou ne sont plus mentionnés HRP)

Autre remarque : l'ouverture des cols Pyrénéens. Quelques semaines pour vous (vu de Paris), quelques mois pour moi, vu d'ici. En fait, en 2006, il ne restait plus de neige au dessous de 2600 m à Pentecôte (j'étais au Col de Sahun non loin de là), et hier 11 novembre, je suis monté au col d'Ourdissétou, sans aucun pb et en l'absence totale de neige. ( beau temps sur les Pyrénées).
On restera d'accord, en disant quand même, que les pélerins , de préférence choisissaient les cols les plus bas (d'où le succès de Roncevaux), et donc que les traversées par les cols des hautes pyrénéennes restaient quand même secondaires , et réservées aux plus montagnards d'entre eux.

Pour vppyr
Etchegoin Pierre Louis
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