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CE QUE NOUS AVONS TROUVE SUR LE CHEMIN

Témoignages de pèlerins recueillis par Brigitte Séquence de l'association de Provence le 23 janvier 2002
Les pèlerins qui se sont exprimés, ont fait leurs pèlerinages à des époques éloignées (1957) pour le plus ancien, ou à des époques très récentes. Ils sont tous, avec bien sûr des expériences différentes, le témoignage que ce sont les hommes qui font le chemin de COMPOSTELLE.

 

“ un chemin d’étapes”............: la première semaine, c’est physique, la deuxième c’est l’ouverture des sens ( le lever du jour avec les oiseaux, les étoiles qui s’éteignent petit à petit, la rotation de la terre ), la troisième semaine c’est le retour sur soi ( on est dégagé du physique et on est plus attentif, plus réceptif ), la quatrième semaine, c’est la spiritualité( purement religieuse ou plus large) et la cinquième semaine c’est la tolérance et ceci jusqu’à la fin.

“ un chemin habité et parsemé de miracles “......En 1957, avec mon grand père qui était recherché par les franquistes on est arrivé à LEON : on l’a arrêté, il était français et il a pu présenter son passeport grâce à un curé qui l’avait retrouvé sur le chemin et l'a rapporté pendant son interrogatoire, j’avais alors 13 ans et ce pèlerinage a été dur pour moi.
j’avais besoin d’un coup de main, j’ai appelé les anges et ils étaient là. Une amie avait mal aux épaules avec son sac à dos, il lui fallait quelque chose et elle a trouvé de la mousse pour se protéger, cela a été une grâce.
Avant ASTROGA, mon copain s’est luxé le genoux mais on a repris la route avec un pansement compressif et il est arrivé à SANTAGIO ; il m’a dit que c’était MARIE qui l’avait porté tout au long du chemin, cela tient du miracle ; il y a quelque chose sur ce chemin.

“ un chemin d’humilité et de tolérance“ ........... On est “pauvre” sur le chemin, on est tout petit dans ses souffrances mais on est grand pour aller plus loin; à la fin on en ressort plus riche. Moi, j’ai appris la tolérance sur le chemin : avec mon passé de marcheur, au départ je ne pouvais pas être dépassé par quelqu’un, c’était pour moi, me rabaisser. Sur le chemin, j’ai ressenti tous les hommes qui étaient passés aux mêmes endroits avant moi.

“ les larmes”....” J’ai énormément pleuré sur ce chemin. Je n’ai pas toujours trouvé les mots pour partager cela avec ceux qui m’entourent ; chaque fois que sur le chemin j’ai eu un besoin, j’ai toujours eu une main qui s’est tendue, un conseil qui m’a été donné ; tout mon chemin a été jalonné de rencontres. Quand on arrive il faut être fort, car on ressent un petit vide, on sait que le chemin devait s’arrêter, et on est triste, on a même de la peine. Merci.

“ un chemin de joie” ...... Sur le chemin tu dois amener ton sourire ; je me suis fais plein d’amis mais cela a été aussi, parfois un chemin de solitude ; à l’arrivée, à Saint Jacques de COMPOSTELLE, j’ai était agressé par cette foule dans la cathédrale et je me suis enfui au FINISTERRE

un chemin de vérité ..... Moi, je suis commerçant depuis que je suis petit on m'a appris à mentir et à voler. maintenant que je suis revenu de Compostelle, je ne sais plus où j'en suis ...

“ un chemin de liberté ".........Ce que j’ai ressenti, c’est la liberté : on est déconnecté de toutes les obligations ; on peut dormir là où l’on veut.

“ un chemin de solitude” ....solitude où je trouve une douceur secrète mais également une solitude à deux que l’on partage sur le chemin. La solitude est très positive, elle permet de plonger en soi, de retrouver ses idées et ses pensées intimes (mes souvenirs d’enfance sont revenus). Quand on est seul on arrive à mettre les choses à leur juste place.

“un chemin de beauté ”......La beauté des paysages et de la nature que l’on regarde autour de soi . La beauté de la cathédrale de SANTIAGO, les orgues et après deux mois de souffrance, quand on arrive on est stupéfait par cette grandeur. J’ai eu la chance de rentrer dans cette cathédrale, très tôt le matin, au moment où il n’y a presque personne, et là j’ai assisté à une messe dans la crypte, c'était magique.

Sur le chemin, QU’AVEZ-VOUS TROUVE ?
QU’EST QUE CELA VOUS A APPORTE ?
POURQUOI AVEZ-VOUS ENVIE DE REPARTIR ?

J'AI TROUVE :
- des gens et des rencontres,
- des histoires fabuleuses ( à raconter ensuite )
- des paysages splendides,
- une rupture avec la vie de tous les jours,
- un apprentissage de la durée et des distances à parcourir
CELA M'A APPORTE :
- des ampoules qui peuvent donner la lumière,
- un détachement,
- d'apprendre à me contenter de peu,
- une force que je ne pensais pas avoir,
- appréhender les problèmes avec moins de destructions,
- des problèmes “dégonflés”,
- la force de rester moi-même,
- le besoin de donner,
- on paye sa “facture”,
- être mieux que ce que je suis.
POURQUOI J'AI ENVIE DE REPARTIR :
- la première fois, on marche avec les gens et l’on est inquiet,
la deuxième fois, on marche avec sa tête et l’on est joyeux,
- une force qui me tire vers ce chemin : il faut partir,
- avec les jours qui passent, le chemin s’étiole et ses valeurs aussi,
- je veux repartir mais différemment en étant pèlerin “immobile” c’est à dire hospitalier,
- je veux repartir, parce que c’est dur d’être revenu dans la vie “normale”,

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