Connaître saint Jacques - Comprendre Compostelle
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 LE MIRACLE DU PENDU DEPENDU DANS LES HAUTES ALPES

 L’histoire de ce jeune pèlerin de Compostelle pendu alors qu’il était innocent, maintenu en vie miraculeusement, dépendu au retour de ses parents quand le juge reconnaît son erreur, est le miracle de saint Jacques le plus connu de tous les pèlerins.

Les représentations du pendu-dépendu en Europe

Les représentations iconographiques de cette légende sont multiples en Europe du XIIIe au XVIe siècles, voir carte ci-dessous. Dans les Alpes, c’est au XVe siècle qu’elles se sont multipliées. Cet article présente deux représentations situées dans les Hautes-Alpes : dans la chapelle Saint-Jacques de Prelles près de Saint-Martin-de-Queyrières et dans l’église Saint-Antoine d’Eygliers, deux villages situés à une vingtaine de kilomètres l’un de l’autre.

Deux représentations dans les Hautes-Alpes


Prelles détail : les parents sont à table, la servante tente de séduire le fils
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Le cycle le plus ancien et le plus remarquable est à Prelles, il date des environs de 1475 et couvre sur deux registres et sur près de six mètres de long le mur nord de la nef de la chapelle. Des neuf scènes, il en reste quatre en bon état au registre supérieur : la première montre le père, la mère et le fils arrivant dans l’auberge où la servante les accueille chaleureusement en leur offrant à boire sur le pas de la porte ; dans la deuxième, les parents sont à table tandis que, dans le cellier, la servante essaie vainement de séduire le jeune homme ; la troisième se passe la nuit, pendant le sommeil des pèlerins : la servante éconduite se venge en cachant une coupe d’or dans la besace du jeune homme ; la quatrième est celle de l’arrestation du fils par des gardes armés qui découvrent la coupe. Les scènes du second registre n’ont laissé que des vestiges. L'intérieur de la chapelle était totalement orné de peintures, sur les murs nord et sud de la nef, sur l’arc triomphal, dans l’abside et il en reste une grande partie qui mérite une visite.


Eygliers, détails :
l'accueil des pèlerins, les pèlerins au lit

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Le cycle d’Eygliers a été peint vers 1500 et occupe, à droite de la retombée de l’arc triomphal une surface d’un mètre carré environ. Récemment découvert derrière la chaire, il ne comporte que cinq scènes sur deux registres, les deux premières scènes, au registre supérieur, sont en très bon état et représentent l’arrivée de la famille à l’auberge suivie de la dissimulation de la coupe par la servante dans la chambre où les trois pèlerins dorment ensemble. La troisième scène, incomplète, montre des hommes en prière ; la quatrième a disparu et de la cinquième il ne reste que les deux parents agenouillés à l’entrée de la salle du juge, venant raconter le miracle et demander la dépendaison. Cette fresque est la seule conservée de l’église.
Il reste encore beaucoup de choses à découvrir sur ces fresques.
Qui les a commandées ? Pour quelles raisons ? Par qui ont-elles été exécutées ? Peut-être des archives en France et en Italie apporteraient-elles des réponses partielles à ces questions ?


Bon courage aux chercheurs qui s’intéresseront à ces questions.


Janine Michel
Doctorante en histoire de l’art

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