page établie le 28 juillet 2004
mise à jour le 20 janvier, 2006 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil

Vrais chemins et fausses bornes

La Fondation a reçu le message suivant :
« Je suis baliseur de GR et nous venons de terminer le GR 654 parallèle à la voie de Vézelay. Le topo-guide est sorti, après 30 ans de travail. Dois-je avoir honte d'avoir mené à son terme cette entreprise exaltante, honnête, écologique, saine et pacifique ????????, quand je lis les injures qui nous sont faites sous le titre "Fausses bornes et vrais coquillards" dans le site : http://www.amis-saint-jacques-de-compostelle.asso.fr *
Une réponse, positive ou négative, mais sincère, me rassurerait .
Merci. »

* (voir ce texte en fin d’article).
Cette interrogation d’un bénévole qui a consacré du temps à l’un des GR dits de Saint-Jacques soulève plusieurs questions. Nous tenterons de les cerner et d’y voir clair, sur la base de plus de vingt années de recherches historiques et six de pratique associative dans le monde pèlerin.
Voici donc la réponse de la Fondation David Parou Saint-Jacques à cette interrogation. Nous traiterons de la situation en France. La géographie et l’histoire imposent de voir différemment celle de l’Espagne et encore plus du reste de l’Europe.

Ami baliseur,
Non n'ayez pas honte du travail accompli. Mais informez-vous du cadre global dans lequel vous avez effectué, avec tant d’autres, ce travail bénévole. Beaucoup de choses sont cachées derrière les « chemins de Compostelle ». Nous allons tenter de vous aider à les décrypter par un survol rapide que vous pourrez compléter par divers articles du site.
De même qu’il n’y a ni vrais ni faux pèlerins, il n'y a pas plus de fausses bornes que de vrais chemins, seulement des approches différentes et des esprits qui mériteraient tous d’être plus « pèlerins », c’est-à-dire tolérants et ouverts. Quant aux « coquillards », ils n’ont rien de spécifique aux chemins de Compostelle. L'accusation de "coquillard" fait sourire. Qui ne cherche pas à utiliser à son profit l'image que l'Espagne a su donner de Compostelle ? Ils se trouvent çà et là sous des formes diverses, très nombreux si l’on met sous ce mot l’idée que chacun recherche d’abord son intérêt même sous couvert de service. Nous oublierons donc cette accusation pour éviter les passions.
Votre message soulève plusieurs questions qu’il convient de voir dans leur évolution historique sur plus d’un siècle avec une grosse accélération depuis 25 ans :
• le choix des villes étapes proposées aux pèlerins
• comment passer d’une ville étape ou d’un sanctuaire au suivant ?
• les critères de tracés d’itinéraires – de chemins - entre ces villes pour aujourd’hui
• les structures responsables de ces choix et leurs relations entre elles
• l’impact des décisions politiques
• les implications économiques des choix d’itinéraires
Mais la question essentielle pour notre Fondation est celle de l’information des marcheurs et des pèlerins.

Le choix des villes étapes proposées aux pèlerins

D'abord une chose aujourd'hui certaine : il n'y a pas de chemins historiques. Les quatre routes dites historiques ont été révélées seulement en 1882 par l’édition latine du dernier Livre du Codex Calixtinus, manuscrit de Compostelle, inconnu avant cette date. Pour les parcours en France, ce Livre ne décrit pas des itinéraires mais indique des listes de sanctuaires à visiter, c’est à dire des étapes.
Deux idées sont nées de la lecture de ce Livre :
• celle –justifiée par les premiers mots du Livre - des routes historiques
• celle – totalement imaginée - de rassemblements de pèlerins dans des sanctuaires points de départ qui ne sont en fait que les bornes de la grande Aquitaine du XIIe siècle.
Les « routes historiques » sont nées en reliant entre elles tant bien que mal les étapes. De premières cartes ont été dessinées alors que les premiers touristes s’en allaient à Compostelle. Lorsque les liens manquaient il a été imaginé que tout édifice au vocable Saint-Jacques (église, hôpital ...) représentait une balise sur les chemins de Compostelle (plus tard certains ont attribué la même valeur à des objets aussi mobiles que des monnaies, des statues, une chasuble ... ou une coquille dans une tombe).
Ce dernier Livre du Codex Calixtinus a été traduit en français en 1938 sous le titre de Guide du pèlerin que ne comportait pas le manuscrit. Le choix de ce titre dans l’ambiance du développement du tourisme et des congés de cette époque a été déterminant pour toute la suite de l’histoire des chemins de Compostelle.
Après la seconde guerre mondiale, l’enthousiasme des érudits des années 1950-1970 a validé sans études historiques sérieuses les itinéraires déjà tracés entre ces villes sans vérifier les premières hypothèses. Ce fut une énorme erreur de méthodologie. Ces itinéraires ont ensuite été matérialisés par des panneaux à l’entrée des villes ou sur des monuments dans un souci de promotion de Compostelle. Ceux qui prétendent aujourd’hui baliser des itinéraires historiques sur la base de ces travaux se trompent et trompent les pèlerins. Il y a des lieux qui ont une histoire intéressante, le plus souvent une histoire locale propre, indépendante de Compostelle et des lieux où des passages de pèlerins sont attestés mais il n'y a pas d'itinéraires historiques en dehors de ceux des pèlerins connus.

Comment passer d’une ville étape ou d’un sanctuaire au suivant ?

A chaque époque, les pèlerins sont passés par les routes et les itinéraires de tout le monde : marchands, artisans, soldats, religieux ... ils appartenaient souvent eux-mêmes à l'une ou l'autre de ces catégories. Ils empruntaient les moyens de communication de leur époque selon leur rang social et leurs moyens. Ainsi ont fait les premiers pèlerins de Compostelle modernes. Plusieurs facteurs ont contribué à une évolution progressive :
• le souci de certains pèlerins de se mettre dans les conditions qu’ils pensaient être celles des pèlerins médiévaux donc d’éviter les routes modernes et de marcher sur des chemins
• le développement de l’automobile et des moyens de transport mécaniques
• l’explosion de la marche à pied et le besoin de retour à la nature d’une population de plus en plus citadine (ce ne sont que rarement des paysans qui partent en pèlerinage lointain)
Il est intéressant de noter qu’encore au début des années 1980 le développement du pèlerinage à pied sur notre territoire n’était pas soupçonné même par les promoteurs les plus ardents de Compostelle.

Les structures responsables de ces choix et leurs relations

A partir de la fin des années 1960, le Comité Français de la randonnée pédestre (devenu FFRP) a entrepris le balisage de chemins de Saint-Jacques dans la suite de son travail déjà ancien sur les chemins de randonnée. Le premier fut celui au départ du Puy (premier topo-guide en 1972). (A ce propos, nous sommes étonnés de la mention de 30 ans de travaux sur le GR 654).
Le développement du pèlerinage à pied dans les années 1980 et le souci des premiers pèlerins de rendre service à leurs successeurs a naturellement conduit à la création d’associations d’anciens pèlerins qui ont eu le souci de définir et baliser des chemins dans leur périmètre géographique (département, région, territoire ou pays …). Ce travail associatif a le plus souvent été conduit en relation avec les Comités locaux de la FFRP car bien des pèlerins étaient des marcheurs mais ce ne fut pas partout le cas.
La FFRP et les associations travaillent dans un cadre administratif et politique qui impose ses propres contraintes. Par chance, la FFRP a réussi à obtenir une place prééminente qui lui permet de proposer et conduire une politique nationale en bonne harmonie avec la plupart des acteurs. Elle est ainsi devenue l’un des garants majeurs de la pérennité des chemins mais rien n’est jamais définitivement gagné.
Certaines associations, dont celle qui vous fait des reproches, se sont approprié des itinéraires et les définissent avec leurs propres critères en traitant directement avec les autorités politiques et administratives locales. C’est une réalité sans doute inéluctable avec l’augmentation des pouvoirs des collectivités locales. C’est aussi une bonne chose dans la mesure où elle permet une approche globale d'une voie avec des critères différents de ceux de la FFRP. Le danger est que ces associations aient tendance à imposer leurs choix comme les seuls valables. Une bonne coopération des différents acteurs devrait permettre de proposer en commun aux pèlerins des choix clairs.
Il semble en outre que dans un département sur cette voie de Vézelay des ambitions politiques locales fassent naître un autre tracé alternatif.
Il est regrettable que les associations de pèlerins n’aient pas su développer avec la FFRP au plan national un partenariat qui aurait été bénéfique pour tous. L’étude de leurs comportements et de leurs relations dépasse le cadre de cette réponse. Il est dommage qu’elles n’aient pas su se fédérer comme l’ont fait les associations de marcheurs. Les particularismes, les ambitions personnelles et les différents idéologiques ont été les plus forts. Marcheurs et pèlerins n’ont pas forcément les mêmes besoins. Leur coopération aurait été utile.

Les critères de tracés d’itinéraires – de chemins - entre ces villes

La FFRP a représenté d’abord le monde de la marche sportive, liée au camping. Son objectif n'était pas de faire des itinéraires de pèlerinage au long cours. Dans l'optique de la randonnée pédestre, il s'agissait de définir des sentiers permettant de visiter des régions touristiques, en évitant les voies goudronnées et sans souci d'aller au plus court. Elle donne parfois même l'impression de vouloir éviter à tout prix les lignes droites (comme le suggèrent les GR qui serpentent autour d’allées forestières rectilignes sur de longues distances qui conviendraient bien aux pèlerins). Il est donc certain que les itinéraires proposés par les GR accroissent la longueur du parcours par rapport à ceux qui empruntent de petites routes, et cherchent le plus droit plus que le pittoresque. Les reproches qui sont faits sur l'augmentation des distances en découlent et ils sont justifiés. Mais libre à chacun de suivre l'itinéraire de son choix. L'important est que tous soient proposés sans faire de certains des points de passagge obligés, par tradition ou par souci d'une authencité mal placée.
Cette philosophie du GR est toujours celle de la FFRP qui ne s'est pas occupée de grands itinéraires pèlerins car ce n'était pas son objectif. Elle ne répond pas au besoin du pèlerin au long cours qui doit aller loin donc au plus court et n'a pas toujours l'entraînement des marcheurs. (Exemple : dans le sud de l'Indre, le GR suit les boucles de la Creuse, par des chemins de chèvre qu'il est anormal de proposer à un pèlerin de Compostelle).
Limitées à leur territoire, les associations de pèlerins n’ont pas su non plus développer cette notion d’itinéraire de pèlerinage empruntant des éléments de voiries diverses : petites routes, chemins vicinaux, PR, GR, voire grandes routes aménagées pour la sécurité des piétons comme cela commence à être fait. En ce sens les associations couvrant l’ensemble d’une Voie sont une bonne initiative. Il resterait à les faire fonctionner partout de façon vraiment associative et non autocratique.
GR et grands itinéraires pèlerins européens devraient dans l’avenir coexister et pas seulement dirigés vers Compostelle. Les efforts d’une association comme la Via Francigena (Canterbury-Rome) ouvrent la voie à une nouvelle approche.
Tout cela finira par s'arranger sous la pression du bon sens et de la demande ... Il restera des GR Saint-Jacques que vos successeurs baliseurs continueront à entretenir avec dévouement pour la joie de marcheurs entraînés ou "anciens chasseurs alpins" ... Chaque pèlerin fera son chemin à partir de chez lui, vers le sanctuaire de son choix en passant par où il voudra, GR ou PR, petite route ou plus grande, partie en autocar ou autrement selon ses moyens, sa forme, le temps dont il dispose ... son intérêt pour l'histoire, son besoin de mythes ou de légendes.
D’autres chemins seront de plus en plus nécessaire pour des vacanciers de plus en plus nombreux aux modes de locomotion diversifiés … ne nécessitant pas de coordination nationale.

L’impact des décisions politiques

La décision, annoncée en 1984 et prise en 1987 par le Conseil de l’Europe de définir les chemins de Compostelle comme premier Itinéraire Culturel Européen a donné à ces questions un poids nouveau. Prise en faveur de l’Espagne qu’il convenait de réintégrer dans l’Europe et d’aider dans son développement économique elle a réveillé des ambitions et fait naître des espoirs de financements.
Avec la bénédiction sans doute trop rapide du Conseil de l’Europe des chemins de pèlerinage ont été définis à la hâte pour relier Compostelle à la plupart des pays européens. Des experts aux vues homogènes les ont validés, étendant à l'Europe entière les erreurs méthodologiques faites en France, et écartant les voix discordantes. Un journaliste a rapidement édité un guide routier sous le titre trompeur de Guide européen des chemins de Compostelle. Un livre truffé d'erreurs et d'approximations, illustré de photos souvent mal légendées, édité par un grand éditeur parisien, imprudemment ou complaisamment préfacé par un ancien archevêque de Compostelle et par un haut fonctionnaire du Conseil de l'Europe, "soutenu" par une "association" qui n'en est pas une.
Les «coquillards» se sont alors mis à l’œuvre par souci politique, pour le développement économique ou par ambition personnelle. Compostelle a progressivement été mis à toutes les sauces et tout a été vu en fonction de Compostelle. Nos amis Espagnols ont magnifiquement réussi leur marketing avec l’aide efficace de Jean-Paul II, pèlerin en 1982 et y invitant les JMJ en 1989.
En France la loi de décentralisation a fait naître l’espoir de financements régionaux importants qui a conduit à des accords de coopération déséquilibrés bloquant tout espoir d’une politique nationale cohérente.

Les implications et les répercussions des choix d’itinéraires

Chacun essaye de profiter de l’impact attendu des chemins de Compostelle pour des raisons économiques, politiques, idéologiques ou de promotion personnelle.
Les aspects économiques sont loin d’être négligeables. La FFRP est une grosse organisation qui doit bien vivre et trouver des ressources. C'est le lot de chacun. Elle a eu la chance du mécénat intéressé de GDF qui a su s’attirer ses faveurs quand il lui a fallu défigurer des paysages pour ses travaux d’équipement. Depuis la coopération continue, pas toujours aussi ouverte qu’il serait utile, chacun ayant ses propres contraintes. Les collectivités locales sont mises à contribution ? Pourquoi pas ? A elles de savoir juger de leurs intérêts et de l’impact de leurs initiatives. Je serais étonné que vos détracteurs qui se sont réservé la représentation des clous en bronze en fassent cadeau. Les topos-guides sont aussi une source de revenus importante convoitée par de nombreux concurrents ce qui conduit à de nombreuses publications désordonnées et sans intérêt qui rendent les choix bien difficiles aux pèlerins mais enrichissent sans doute les éditeurs.
Alors qu’à l’origine les chemins étaient conçus pour des campeurs, la question des hébergements de populations de plus en plus exigeantes avec des contraintes administratives croissantes est devenue majeure. Là sont des gisements de besoin et de ressources. Le détournement d’un balisage peut favoriser tel ou tel hébergement … les réseaux d’influence ne manquent pas de jouer … et certaines associations ne se privent pas de mélanger conseil aux pèlerins et prestations hôtelières.
Que toute l’infrastructure serve de support publicitaire n’est pas pour étonner, c’est humain plus que «coquillard».

L’information de ceux qui empruntent ces itinéraires

Pour la Fondation, l'essentiel est de donner à ceux qui prennent les chemins les informations les plus sérieuses et de les laisser libres de leurs choix, sans imposer les nôtres comme ont trop tendance à le faire les rédacteurs de guides. La pluralité des propositions favorisera la pluralité des choix individuels. La FFRP a joué un rôle majeur dans la promotion du pèlerinage. La beauté et la difficulté des GR encouragent le pèlerinage par tronçons comme cela est systématique sur la route du Puy (« j'ai fait Compostelle du Puy à Conques » entend-on dire).
Aujourd'hui les GR Saint-Jacques sont une réalité, il convient de bien informer ceux qui les empruntent de ce qu'ils sont : des chemins de marcheurs plus que de pèlerins au long cours. Les topo-guides ne sont sans doute pas assez explicites sur la question des distances. En ce sens le reproche qui est fait de donner des indications de distance sans précision suffisante sur l’itinéraire est justifié. Mais les fonds de cartes qu’utilise à juste titre la FFRP et certains guides dont celui de la Voie de Vézelay, permettent à celui qui veut s'écarter du GR de le faire. Les pèlerins le font d’ailleurs souvent, même s'ils n'osent pas le dire sous la pression du qu'en-dira-t-on. Il n’est pas interdit d’exploiter la documentation au lieu de se laisser guider par des panneaux ou des flèches.
Un regret, les topos-guides de la FFRP ne sont pas toujours faits avec le sérieux qui serait nécessaire pour les parties historiques. Les relations personnelles de certains responsables de la FFRP lui interdisant de prendre en compte les résultats des travaux professionnels sérieux de spécialistes de saint Jacques et c'est navrant.

Merci en tout cas de votre question qui nous a permis de préciser certains points.
Nous espérons que cela vous sera utile et restons à votre disposition.

Jacques d’Anvailles
Fondation David Parou Saint-Jacques

Citation du site qui a mis en cause notre correspondant :

Fausses bornes et vrais coquillards
La FFRP et ses comités départementaux, avec le concours de leur "partenaire" Gaz de France, implantent sur des points de plus en plus nombreux du GR 654, dit "de Vézelay" ou "via Vézelay", des "jalons-bornes", indiquant la distance à parcourir par les randonneurs sur le GR jusqu'à Santiago.
Cette distance par le GR est globalement supérieure d'environ 30 %, au moins, à celle que parcourt le pèlerin de Saint-Jacques en suivant la voie historique de Vézelay et en passant, lui, par toutes les étapes attestées.
Par ailleurs, ces "jalons-bornes" servent surtout de support publicitaire pour la FFRP et GDF. Ceci tout bonnement aux frais du contribuable, puisque ce sont les communes - à qui l'on fait miroiter l'apport économique et touristique des éventuels "randonneurs-pèlerins" - qui en financent elles-mêmes l'acquisition et la pose.
En un certain nombre d'endroits où les tracés se recoupent, ces "jalons-bornes" sont implantés à proximité immédiate ou sur le parcours de la voie historique (par exemple, en Limousin, aux Billanges, à Saint-Léonard-de-Noblat ou à Limoges). Cette situation tend, dans l'esprit du pèlerin peu averti à créer confusion et doute quant au balisage à suivre et à la distance à parcourir. Qui plus est, par ce biais, la FFRP donne l'impression de s'annexer le balisage associatif, notamment en coquilles de bronze, qu'elle n'hésite pas à mettre en avant et en valeur dans son agenda des chemins de Compostelle 2004, mais en se gardant bien d'indiquer qu'il s'agit d'une belle initiative de notre association.
Que les pèlerins prennent donc garde et ne suivent en aucun cas les indications du GR 654 !

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